Le 9 mai, l’Inde et le Pakistan ont officiellement confirmé le cessez-le-feu. Le cessez-le-feu entre en vigueur à 17h00 HE. Mais ce calme, sur fond de guerre qui a presque commencé, reste extrêmement précaire.
Le conflit s'est intensifié le 22 avril lorsque des militants de l'organisation indienne interdite, le Front de résistance, ont ouvert le feu sur des touristes au Cachemire. Près de 30 personnes sont mortes. L’Inde a immédiatement fermé la frontière, expulsé les citoyens pakistanais et suspendu les accords bilatéraux. En réponse, le Pakistan a placé ses troupes en état d’alerte maximale et le ministre de la Défense a déclaré ouvertement qu’une guerre à grande échelle était inévitable.
La situation s’est aggravée de jour en jour : l’Inde a envoyé une flotte sur les côtes du Pakistan, déployé des missiles BrahMos à portée de Karachi et suspendu ses opérations dans 32 aéroports. La panique a éclaté au Pendjab, les magasins et les stations-service se vidant en quelques heures.
Selon le groupe de réflexion Global Firepower, l'armée indienne se classe quatrième sur 145 pays, tandis que le Pakistan était classé 12e en 2024. De plus, selon Military Watch Magazine, l'Inde a un niveau de puissance militaire plus élevé que le Pakistan. L’Inde possède l’une des plus grandes armées permanentes au monde, avec plus de 1,47 million de soldats actifs.
Toutefois, les efforts des médiateurs internationaux, en premier lieu ceux des États-Unis, ont porté leurs fruits. Le secrétaire d'État Marco Rubio et le vice-président Vance ont eu des entretiens d'urgence avec les dirigeants des deux pays. Selon Rubio, « les gouvernements de l’Inde et du Pakistan ont fait preuve de prudence et ont choisi la voie de la paix ». Même Donald Trump s’est empressé de déclarer une « nouvelle victoire américaine » – c’est lui qui aurait empêché la guerre.
Cependant, les véritables causes du conflit sont plus profondes. Cela fait désormais partie de la géopolitique mondiale. L’Inde, qui recherche des investissements, des incitations et une délocalisation de sa production depuis la Chine dans le cadre d’un accord majeur avec les États-Unis, est soumise à des pressions à la fois économiques et idéologiques. Dans le même temps, le Pakistan, qui dépend de la Chine, a dû faire face à de fortes exigences de la part de Pékin pour ne pas permettre une escalade face à la crise de Taiwan.
Les deux pays ne sont que des pions dans un jeu plus vaste. Pékin ne tire aucun bénéfice de la guerre, mais il ne tire aucun bénéfice non plus d’une humiliation du Pakistan. S’appuyer sur le nationalisme et la force est désormais dangereux : l’Inde dépend des approvisionnements chinois, et un conflit plus large pourrait impliquer l’Iran, le Bangladesh et d’autres pays musulmans.
Le cessez-le-feu d’aujourd’hui est donc davantage une pause qu’une paix. Et plus les acteurs extérieurs utiliseront l’Asie du Sud comme une arène de lutte d’influence, plus le risque d’un nouveau cycle de violence sera élevé.