Carney défend un budget fédéral pour 2025 malgré les critiques sur l’ampleur des investissements
OTTAWA. Le premier ministre du Canada, Mark Carney, a qualifié le budget fédéral de 2025 de « réponse audacieuse aux défis économiques mondiaux », réagissant ainsi aux critiques de l’opposition. « Ce n’est pas le moment d’être prudent — la chance sourit aux audacieux. Il faut agir vite et accomplir de grandes choses pour les Canadiens », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Ottawa.
Le budget prévoit près de 90 milliards de dollars de nouvelles dépenses sur cinq ans et vise à attirer jusqu’à 1 000 milliards de dollars d’investissements, afin de compenser les pertes liées aux tarifs américains imposés par l’administration Trump. Selon les prévisions, l’économie canadienne sera inférieure de 1,8 % d’ici 2027 à ce qui était attendu auparavant.
Carney a souligné que le gouvernement réduira la croissance des dépenses courantes de 8 % à moins de 1 %, tout en augmentant les investissements dans les infrastructures — routes, ponts, hôpitaux et transports publics. Un fonds d’infrastructure de 51 milliards de dollars sur dix ans sera mis en place, mais selon TD Bank, seulement environ 9 milliards de ce montant représentent de nouveaux fonds.
Le chef conservateur Pierre Poilievre a accusé les libéraux d’un « déficit record » de 78,3 milliards de dollars et de taxes excessives, notamment en maintenant la taxe carbone industrielle, qu’il juge néfaste pour les fabricants. Les conservateurs comptent proposer un amendement visant à réduire la bureaucratie et à abolir cette taxe.
Malgré les critiques, les économistes notent plusieurs mesures positives, comme la déduction accélérée des investissements en capital et l’élargissement du crédit d’impôt pour la recherche scientifique, qui pourraient rendre le Canada plus attrayant pour les investisseurs.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que le budget « diagnostique correctement » les problèmes du pays — faible productivité et bas niveau d’investissement — en ajoutant : « Ce qui comptera désormais, c’est la qualité et la mise en œuvre de ces investissements. »